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Équateur, partie 3 : Route des volcans et vacances en famille

Après cinq jours aux Galápagos, nous rentrons sur Guayaquil. La famille d’Adrien arrive à Quito dans une petite semaine. Nous nous prévoyons quelques journées sportives pour « les attendre » : grimper les volcans Chimborazo (6310m) et Cotopaxi (5897m) et visiter le lac Quilotoa (3800m).

Chimborazo – Le plus haut sommet d’Équateur et le point le plus éloigné du centre de la Terre autrement dit le plus proche du soleil. Pour atteindre ce volcan nous fixons notre « camp de base » dans la ville de Riobamba, qui présentait comme seul intérêt sa proximité du lieu. Nous commençons notre ascension à 4300m et atteignons le premier refuge à 4900m en 2h30 de marche. Plongés dans le brouillard nous profitons d’éclaircies pour distinguer quelques lamas et apercevoir la vallée en contrebas. Cette première étape nous amène d’ores et déjà plus haut que le Mont Blanc ! Puis nous redoublons d’efforts pour atteindre le deuxième refuge à 5085m. La respiration se fait difficile et chaque pas plus contraignant et lourd. La promesse d’un chocolat chaud nous motivait. Celle-ci s’envola rapidement : le refuge était en construction. Nous rebroussons chemin sous les premiers flocons de neige. En moins de 5min le sol s’était paré d’une agréable robe blanche. Dans ce spectacle enneigé un lama solitaire et majestueux nous regarda avant de repartir dans la montagne. Nous rentrons sur Riobamba grâce à la gentillesse d’un groupe de touristes néerlandais voyageant en car. Une première dans nos véhicules de stop.

Cotopaxi et Quilotoa – Pour visiter ces deux lieux nous trouvons refuge au Boliche, une zone protégée et surveillée par des gardes à nos petits soins. Nous étions dans une forêt de pins, humide et froide mais d’une beauté singulière. Seuls des troupeaux de lamas nous tenaient compagnie.

  • « On va être au calme pour ces prochaines nuits »

Trente minutes après notre arrivée deux cars déchargèrent un groupe de quatre-vingt-dix collégiens venus bivouaquer pour la nuit, apportant avec eux tout le matériel nécessaire pour une bonne grillade. N’ayant rien prévu à manger et tout étant fermé dans le parc pour cause de basse saison, nous saisissons cette opportunité et allons quémander une petite assiette de nourriture aux chefs des troupes. Nous nous endormons le ventre plein.

Après une nuit très fraiche nous entamons le stop pour nous rendre au Cotopaxi. Par chance, une famille s’arrête rapidement, et bordé de nouilles, ils se rendent aussi au Cotopaxi ! Nous visitons donc tout le parc en leur compagnie et arrivons jusqu’au refuge à plus de 4800m. De nouveau le brouillard nous submergeait et la neige accompagnait notre descente, mais nous étions heureux de notre ascension et du temps passé avec cette famille. En revenant au Boliche une mauvaise surprise nous attendait. Il avait plu toute la journée, notre tente était détrempée et nos affaires toutes humides. Sans compter l’accueil très intimidant du garde à notre arrivée : lampe torche et fusil à la main :

  • « Qui êtes-vous ?! »

Inquiet de notre absence depuis la tombée de la nuit, il avait déjà commencé les recherches dans la forêt et fut soulagé de nous trouver là.

  • « Monter dans la voiture je vous ramène à votre tente »

Nous montons donc dans sa voiture pour les 500 derniers mètres.

Le lendemain nous réentamons le stop, cette fois ci direction le lac Quilotoa. De nouveau très chanceux nous rencontrons, dès la deuxième voiture, une famille se rendant au lac pour la journée. Quilotoa, un nom à résonance indigène à l’image des villages qui l’entourent. Ce nom qu’on entend parfois pour décrire un monde inexistant dans nos villes. Les femmes portaient des chapeaux surmontées de plumes colorées d’où s’échappaient leurs longs cheveux noirs tressés jusqu’en bas du dos. Leurs peaux mates et leurs yeux noirs contrastaient avec leurs joues rougies par le froid et le vent. Leurs longues jupes colorées assorties d’épais châles blancs leurs tombaient jusqu’aux mollets pour mettre en valeur de coquets talons noirs. Leurs apparences et leurs démarches élégantes égayaient leurs tristes villes. Nous arrivons sur une crête où 300m en contrebas s’étend paisiblement le lac Quilotoa. Un impressionnant lac volcanique aux eaux vertes-bleues.

De retour au Boliche, toujours sous l’œil bienveillant des gardes, nous passons notre dernière nuit dans une des petites maisons en dur pour échapper à la pluie. Puis le temps est venu de quitter ce petit havre vert. Nous promettons aux gardes de revenir un jour (une promesse réalisée plus vite que prévu) et nous partons en stop pour la capitale.

Arrivés sur Quito nous sommes accueillis chez des amis de la famille de Ségolène : Julien et Isabel, un couple Franco-équatorien vivant à Quito depuis onze ans. Nous rencontrons leurs deux enfants, Gabriel et Emma, partageons un bon repas et profitons de la facilité de la langue pour parler plus amplement de la politique et de l’économie du pays.

Le soir même les parents d’Adrien, Daniel et Joëlle, atterrissent à Quito. Aidés par Julien et Isabel nous allons les chercher à l’aéroport et les accompagnons à leur hôtel. Après six mois de voyage les retrouvailles furent joyeuses !

Dès le lendemain un programme chargé nous attendait pour les deux semaines à suivre. En attendant l’arrivée d’Aurélia, la sœur d’Adrien, nous visitons Quito. Avec des églises ou des musées à chaque coin de rue il devient difficile de s’ennuyer dans cette ville. Nous nous promenons toute une journée en admirant l’architecture coloniale superbement ancrée. A l’heure du déjeuner nous leur faisons découvrir un plat typique, devenu notre quotidien: soupe, riz – poulet – salade et jus de fruit de la passion. Puis à plus de 4000m les parents d’Adrien profite du téléphérique pour s’offrir une vue sur la ville étendue de Quito et ses volcans voisins. Une agréable capitale en comparaison des autres d’Amérique centrale et du sud.

Mitad del Mundo - A quelques kilomètres au nord de Quito, la ligne de l’Équateur (latitude 0) sépare l’hémisphère nord de l’hémisphère sud. Un musée officiel se consacre à la mission géodésique française de 1736 mené par Charles-Marie de la Condamine c’est-à-dire à la découverte scientifique de cette ligne géographique. Ligne approuvée par GPS à 150m près. Un exploit pour l’époque ! Le lieu se prête à diverses expériences étonnantes comme le sens de circulation de l’eau dans un siphon (dans le sens des aiguilles d’une montre au nord, à l’inverse au sud et verticalement sur la ligne), notre équilibre, etc.

Suite à l’arrivée d’Aurélia et après de grands remerciements à Julien et Isabel pour leur accueil, nous partons pour la réserve écologique de Mindo. En cadeau d’au revoir, Gabriel nous offrit un chocolat donné en personne par le président équatorien pour son anniversaire (Gabriel et le fils du président étudiant dans le même lycée français).

Mindo - Nous logeons dans un charmant petit hôtel en bois à l’extérieur de la ville et face à la forêt. En face de nos balcons nous observons virevolter les colibris. Cette ville est une destination d’exception pour les ornithologues amateurs. En compagnie d’un guide et d’une bonne lunette, il devient alors facile et possible pour tout à chacun d’observer de très près des dizaines d’espèces d’oiseaux tropicaux différentes : toucans, pics rouge, milan à queue fourchue etc. jusqu’au célèbre Quetzal ! Mindo se prête aussi à la découverte des papillons tropicaux, de l’œuf à l’éclosion en passant par les chrysalides multicolores. Des centaines volaient autour de nous et venaient se poser occasionnellement sur nos épaules, nos bras ou nos têtes. Enfin nous terminons notre escale nature par la visite d’un jardin aux orchidées. Plus de trois cents sortes y poussaient, des minuscules que nous observons à la loupe aux très grandes en forme de tête de singe ou de figurines de danseuses de ballerines. Malgré le nombre important nous ne retrouvons pas nos orchidées européennes.

Au retour sur Quito, Adrien et sa famille partent pour Guayaquil où un vol pour les Galápagos les attend, pendant que Ségolène patiente l’arrivée de Bertrand revenu de son mois au Mexique. J’en profitais pour compléter la découverte de Quito par la visite du palais présidentiel. Depuis l’arrivée de Rafael Correa (président de l’Équateur depuis 8 ans), les cadeaux diplomatiques des autres présidents sont exposés au grand public. Le plat argenté signé de la main de notre ancien président se différencie quelque peu des somptueux vases et statues africains et asiatiques. Une photo souvenir dans la salle présidentielle cloue la visite. Bertrand arrive en fin d’après-midi, accompagné d’Audrey et Alex, un couple de français voyageant en van rencontrés cinq mois auparavant sur le ferry au Mexique. Chanceux il les avait retrouvé à la frontière équatorienne et en avait profité pour venir avec eux jusqu’à Quito. Après avoir fêté nos retrouvailles c’est donc à quatre que nous revisitons la capitale, montant au Panecillo pour apercevoir l’étendue de la ville et admirer la vierge ailée de Quito. Tentés par les expériences nous retournons également à la Mital del Mundo. M’improvisant mini guide de la région, nous retournons au site Boliche, accomplissant notre promesse de retour beaucoup plus vite que prévu, et passons au lac Quilotoa et au volcan Cotopaxi. Une magnifique vue dégagée nous attendait nous permettant de distinguer parfaitement le cône enneigé du volcan. L’atterrissage d’Adrien et de sa famille se rapprochant nous mettons le cap, toujours dans le van d’Audrey et Alex, vers Cuenca, lieu de retrouvailles.

…

Quel bonheur de revenir sur ces iles et de les faire découvrir à ma famille.

Les plages paradisiaques, l’extraordinaire faune et flore : les iguanes marins, les otaries qui envahissent le marché aux poissons ou l’embarcadère, les pélicans qui font leur show en plongeant devant nous pour « pêcher » du poisson, le centre de tortues géantes, les cactus-arbres etc.

Des moments magnifiques !

Nous nous organisons une expédition sur une autre île pour faire du snorkeling. Nous nageons parmi d’immenses bans de poisson et nous nous retrouvons souvent face à d’impressionnants lions de mer.

Retour sur Guayaquil – Trajet en bus pour Cuenca . On retrouve Bertrand et Ségolène à l’hôtel. Les retrouvailles sont sujettes à de multiples récits d’aventure et de rencontre et de grandes exclamations. Heureux d’être au complet, les parents d’Adrien écoutaient attentivement nos histoires de voyage et faisaient la connaissance de Beber. Cuenca est une ville très sympathique que nous visitons à six. Sa cathédrale aux dômes bleutés, sa promenade sur les berges de la rivière, ses restes d’un site archéologique, ses rues aux façades coloniales, ses musées, son église surplombant la vallée… Et dès le soir même nous y retrouvons une vie nocturne perdue depuis longtemps. Le deuxième soir nous mangeons dans un restaurant colombien où nous faisons essayer à la famille d’Adrien les célèbres arepas et la bière colombienne.

Le jour de la fête du travail nous partons randonner dans le parc national Las Cajas. En route pour le parc nous connaissons notre premier accident du voyage. Dans une montée, un long camion nous double, une petite voiture avec six passagers arrive en face mais la route est trop étroite pour se rabattre, le camion heurte la voiture, pliant l’avant et touche notre bus nous faisant déporter sur le bas-côté. Le camion finit sa course folle dans le muret d’une propriété. Beaucoup de cris, de bruit de tôle, de verre brisé mais aucun blessé grave, même pour les six passagers de la voiture qui s’en sortent miraculeusement. Beber et Adrien s’éclatent en même temps : « en 25 000 km de stop pas un accident et là on prend un bus et bim ! »

Nous finissons notre trajet sans encombre dans le même bus qui repart naturellement sous nos yeux étonnés. Le parc est très beau. Sous un ciel couvert et par 7°C nous marchons pendant cinq heures sur des sentiers humides à la découverte de lacs aux teintes bleues grises et de forêts étranges aux arbres biscornus et orangés. Sur les milliers de lacs que comporte le site nous n’enverrons qu’une dizaine mais déjà le spectacle était merveilleux.

Le temps des départs arrive. Après une nuit de bus nous voilà à Quito pour le départ d’Aurélia. En frère qui se respecte, Adrien l’accompagne à l’aéroport. Puis la veille du départ des parents d’Adrien nous fêtons l’anniversaire de Joëlle dans un très bon restaurant sous les arches du couvent place San Francisco. Nous arrosons le repas de bières artisanales. Merci pour ces deux très belles semaines de voyage !

De nouveaux à trois, nous commençons à stopper pour rejoindre Alex et Audrey à Montañita (un village hippy de bord de mer à une centaine de km de Quito). Nous empruntons la Ruta del Sol, longeant la côte pacifique. Le premier soir nous dormons dans notre nouvelle tente ramenée grâce à Laure (une amie d’Adrien) et à Aurélia (sa sœur). Nous la baptisons Domingotte car nous la déployons pour la première fois à Santo Domingo, dans un petit parc derrière une gare routière. Le stop marche bien. Nous avançons rapidement. Nous campons le deuxième soir à San Lorenzo sur une plage où les tortues viennent pondre. Le troisième jour nous arrivons à Montañita sous un soleil brûlant dans la voiture de trois surfeurs.


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