top of page

La Colombie, partie 3 : Bogota et les merveilles du sud

Nous arrivons assez rapidement à Bogota.

Depuis un moment déjà nous savons qu’à Bogota notre voyage prendrait un tournant : Bertrand a décidé de retourner au Mexique pour un mois, retrouver Julieta que nous avions rencontré à Cancun pour le nouvel an. Un voyage dans un voyage.

À Bogota nous sommes logés grâce au couchsurfing, dans un quartier … comment pourrait-on dire … dans un quartier où les femmes (mais pas que) sont très appréciées pour leurs services en nature. Voilà voilà … C’est la première fois que nous ressentons ces sentiments qui nous obligent à redoubler de vigilance : l’appréhension et une petite crainte. Néanmoins il ne nous est rien arrivés durant notre séjour. Nous sommes donc logés dans un appartement d’artistes, d’étudiants, de jeunes travailleurs aux styles décalés, excentriques et rétros. Nous sommes entre 8 et 15 dans l’appartement. En gros, on a pas très bien compris qui vivait vraiment ici et qui squattait. Il semble que personne ne le sache non plus. En tout cas c’est Motoko qui avait accepté notre demande couchsurfing mais c’est surtout Esteban qui nous accueille. En arrivant dans l’appartement nous rencontrons Marie-Jeanne et restons avec elle pendant trois jours. Des plantes grimpantes faisaient office de séparation entre les deux pièces du salon. Il y avait un buste de Beethoven et une télé que nous n’avions vu que dans les films des années 60 ou 70. Il semblerait que seul Neil Armstrong posant le pied sur la lune puisse y être visionné. Dans l’appartement les voyageurs se succèdent. Nous dormons dans le salon, sur nos matelas tout comme un Égyptien et d’autres personnes à qui nous n’avons pas adressé la parole. Il y avait trop de monde qui entrait et sortait. L’ambiance était à la cool. « heu ouais faites comme chez vous ! » Le soir les gens se couchaient tard, buvant, fumant et écoutant de la musique. Le matin assez tôt, d’autres se réveillaient et écoutaient de la musique. C’était un beau bordel où nous avons su prendre nos marques rapidement.

Bogota n’est pas la ville où nous habiterions. Les transports en commun sont peu développés. Bien que des couloirs leur soient réservés, ils sont très souvent pleins et roulent lentement. Un soir, du haut de l’appartement, nous assistâmes à une opération escargot où des utilisateurs, ne pouvant pas entrer dans les bus surbondés, marchaient devant dans les couloirs réservés. Des gens jetaient des pneus sur les voies et allumaient les poubelles. Bref c’était vraiment le chaos. Nous n’aimerions pas être à la place des usagers. Deuxièmement, la météo. Le thermomètre ne monte pas au-dessus de 20 degrés et stagne souvent autour de 12-15°C, avec en continue une humidité rarement vue en Bretagne et des épisodes pluvieux dignes du pays basque. L’atmosphère est lourde et grise.

Pour éclairer tout ça, la ville possède plusieurs musées, en particulier celui de l’or qui rayonne de beauté et de magnificence. Pour échapper à une grosse averse nous nous dépêchons d’y entrer, véritable pépite historique et culturelle. Pour faire face au mauvais temps, il y a aussi le cinéma. C’est ainsi que nous allons voir « Escobar – Paradise Lost » histoire de nous plonger toujours plus dans l’histoire et la culture du pays.

Puis ce fut l’heure des aurevoirs. À dans un mois Beber, bon retour au Mexique auprès de Julieta.

A deux, nous terminons de visiter la région de Bogota en nous rendant dans la ville de Zipaquira pour admirer sa cathédrale taillée à l’intérieur d’une mine de sel à 200 mètres sous terre. A l’entrée, un écriteau fièrement positionné indiquait : « première merveille de Colombie ». En effet, un impressionnant chemin de croix était sculpté dans la roche. Le chemin s’étirait sur une centaine de mètres et les croix taillées dépassaient pour la plupart les deux mètres. Puis d’immenses salles habitaient des églises, des sculptures… un édifice méritant sa première place.

Nous prenons un bus pour sortir de la ville. Nous nous dirigeons vers le sud et à long terme vers la frontière équatorienne. Nous sommes attendus à Neiva chez Paola qui nous accueille pour deux nuits.

Plus au sud nous faisons un petit détour par San Agustín, la capitale archéologique de Colombie. Une région vallonnée et boisée magnifique. Nous visitons son site archéologique où des centaines de statues uniques et singulières ont mise à jour la présence d’une civilisation ancienne. Aux visages animaliers ou monstrueux certaines sont très impressionnantes et dépassent les trois mètres de haut.

Puis nous empruntons une route de 120km (six heures de route) dans des somptueuses montagnes et cols andins pour arriver à Popayán : la ville aux maisons blanches. Pour y arriver nous avons été pris en stop par C.. dont l’histoire et le discours nous ont marqués. L’homme était à la tête d’une entreprise exploitant une ferme d’agrumes. Il nous donna deux kilos d’orange. À côté de cette activité tout à fait légale, notre chauffeur exploitait la rivière de sa propriété pour en extraire l’or. Bien sûr cette activité est illégale et notre homme nous assure que si l’Etat colombien prenait connaissance de cette affaire, il irait en prison pour longtemps. A l’appui, une photo d’un bloc d’or sur une balance affichant 713grammes. Parfois, il arrivait à en extraire jusqu’à 40kg par mois. De quoi lui assurer une belle vie, à lui, à sa femme, aimant particulièrement les chevaux de race, et à ses enfants… Le rôle de son entreprise d’agrumes est bien sûr de blanchir l’or de sa rivière. Pourtant l’homme n’a rien d’un voyou ou d’un bandit. Habillé simplement, il revenait du vétérinaire pour son chien quand il nous a invité à monter. Après nous avoir offert un repas, nous parlons politique et sécurité du pays. Pour lui le pays est beaucoup plus sûr qu’avant. Les kidnappings ont cessé. Lui-même s’était fait kidnappé et enfermé 11mois par les FARC, puis libéré sous rançon. Pour lui si le gouvernement veux faire la paix avec les FARC aujourd’hui c’est simplement pour exploiter les mines et rivières d’or et d’autres métaux précieux situés dans les forêts…

Nous sommes très bien accueilli à Popayán chez une famille ayant hébergé plus de quarante voyageurs en trois mois grâce au Couchsurfing. Le soir de notre arrivée, on nous accompagne visiter la ville, nous emmène assister à un concert de chants religieux puis à des petits concerts dans la rues, improvisés par la faculté d’Art. Le lendemain, à 5h30 du matin Adrien accompagne le père et un des fils pour une grande balade à vélo dans les montagnes environnantes.

Enfin nous quittons Popayan pour la frontière. En une journée de stop nous arrivons à dix km de l’Équateur.

Que retenir de la Colombie ?

C’est un pays que nous avons beaucoup aimé, l’un de nos préférés. Difficile de le résumer tant il est diversifié. Encore une fois, ce fut des découvertes et des rencontres très loin des clichés. On ne vous dira pas que vous pouvez y aller les yeux fermés, mais presque. Nous avons rencontré beaucoup de touristes français, voyageant en sac à dos et d’autres en tours organisés. Un français ayant de bonnes expériences de voyage et s’étant implanté depuis cinq ans en Colombie pour ouvrir une petite pâtisserie nous dira « on remarque qu’un pays est plus sûr quand les touristes français et allemands arrivent ». C’est donc le moment d’y aller !

Au programme de votre voyage si vous venez en Colombie : des villes historiques pleines de charme, des paysage extraordinaires, des plages paradisiaques, des montagnes vertes recouvertes de plantations de café, des sites archéologiques uniques, des rencontres chaleureuses, un dépaysement total !

Avant d’arriver en Équateur, nous fîmes un dernier détour par Ipiales et la deuxième merveille de Colombie : le sanctuaire de Las Lajas.

Le sanctuaire est une immense cathédrale construite entre deux montagnes, au-dessus d’une rivière. La légende raconte qu’à cet endroit une petite fille muette aurait retrouvé la parole. Le site est noir de monde. La semaine sainte, équivalent à Pâques pour nous, a débuté et nous devons attendre la fin de la messe pour pouvoir nous frayer un chemin entre les pèlerins et pénétrer dans la cathédrale.

Nous quittons le sanctuaire sous les chants qui résonnent depuis la cathédrale :

« Te ofrecemos Señor, este pan y este vino

Te ofrecemos también, la labor de nuestra vida

Te ofrecemos Señor nuestra vida y nuestro amor

Te ofrecemos Señor … »


bottom of page